S.1 – Episode 3 – Comment lui annoncer qu’elle ne pourra plus jamais marcher ?

Résumé de l’épisode précédent : Norma téléphone à sa sœur qui lui rappelle qu’elle fête son anniversaire en famille ce week-end. Norma pense à un homme qui ne lui donne pas de nouvelles. En traversant la rue elle se fait renverser par une voiture rouge. Pour lire l’épisode précédent

Comment lui annoncer qu’elle ne pourra plus jamais marcher ?

Courtoise - illustration - S1 E3

– Comment lui annoncer qu’elle ne pourra plus jamais marcher ?
– Tais-toi Déborah, elle ouvre les yeux.
Deuxième plafond inconnu de la journée.
Mais là ce n’est pas l’odeur de deux corps qui ont transpiré ensemble qui flotte autour d’elle, plutôt le parfum caractéristique de l’hôpital…
– Ma chérie ! Oh oh, tu m’entends ma chérie ?
– Ah, ne crie pas maman.
– Pardon. Tu m’as fait une de ces peurs. Tu pouvais pas faire attention ! Pourtant je t’ai appris à traverser la rue en prenant le temps de regarder des deux côtés. T’étais encore sur ton portable !
– Ne crie pas maman. Je suis pas sourde. J’entends très bien… même les mauvaises vannes de tatie, dit-elle en agitant les jambes pour prouver qu’elle peut les bouger sans problèmes.
– Je trouvais que c’était une blague de circonstance, on a rarement l’occasion de la faire.
– Tais-toi Déborah.
Norma retombe sur le matelas en lâchant un petit râle de douleur.
– Reste allongée tranquillement !
Elle lance un regard noir à sa mère.
– Désolée si je crie ma chérie. C’est plus fort que moi, j’élève toujours la voix quand j’ai peur…
– Et moi je me mets toujours à faire des blagues limites, ajoute sa tante avec un sourire faussement gêné.
– Tais-toi Déborah !
– Maman… Ils t’apprennent pas à rester zen au yoga ?

          C’est à ce moment-là qu’un type pousse la porte et entre sans frapper dans la chambre. « Vu les airs qu’il se donne, ça doit être un médecin » se dit Norma.
– Alors ma petite dame !
« Oh non, pas la condescendance machiste. J’ai mal au crâne» continue-t-elle dans sa tête.
– Vous aviez envie de faire une petite sieste dans nos services ? C’est vrai que les lits sont très confortables.
« Et en plus il faut qu’il m’inflige son humour de ringard… ». Le médecin semble un peu refroidi par les mines défaites des trois femmes présentes dans la pièce. Ne saisissant pas le moindre sourire, il enchaîne, très professionnel. Il explique à Norma qu’elle va bien, aucune séquelle grave. Mais comme elle a perdu connaissance elle devra rester en observation cette nuit. Il commence à lui parler de certains bleus qu’elle a sur le corps et qui ne semblent pas dus à l’accident. Norma voit sa mère froncer les sourcils et coupe court au laïus du médecin :
– Je suis vraiment fatiguée, si vous pouviez me laisser profiter de la qualité de la literie que vous m’avez si bien vantée.
– Très bien mademoiselle, on…
– Madame.
– Mais enfin chérie tu n’es pas mariée.
– Oui, mais c’est Madame quand même.
– … se revoit demain matin, pour vérifier si tout va bien. Mesdames…
Le médecin les salue d’un signe de tête et sort rapidement.
– Il a dû te prendre pour une hystérique antipathique.
– C’est toi Anne, qu’il a dû prendre pour une hystérique. Pourquoi tu as besoin de lui préciser la situation conjugale de ta fille ? Tu espères la marier à un de ces cons prétentieux ?
– Déborah, je te trouve vraiment de plus en plus hostile. Tu devrais porter un regard plus clément sur ceux qui t’entourent. Norma tu ne peux pas lâcher ce téléphone.
Elle était en train d’effacer un message de Yohan qui s’inquiète et veut avoir des nouvelles. C’est gentil, mais quel relou…
– Je réponds à papa qui vient de m’envoyer un message, il peut pas passer mais il me demande comment ça va et m’embrasse.
– Tiens ! ça m’aurait étonné… Et qu’est-ce qu’il a de mieux à faire que venir voir sa fille à l’hôpital ? à l’hôpital ! Une réunion entre truands ?
– Maman, tu deviens hostile.
– Je me demande seulement comment il échappe encore à la prison.
– Maman, t’exagères.
– Non ma chérie. Ton père trafique des choses vraiment pas nettes et tu devrais te protéger, sans compter que c’est un être nocif.
– C’est mon père !

          Une heure après, Alexandra, sa sœur, débarque, un peu éméchée, ce qui est devenu trop habituel ces temps-ci. Elle dit qu’elle est arrivée aussi vite qu’elle a pu. Norma espère qu’elle n’est pas venue en voiture vu son état, deux accidents dans la même journée ce serait vraiment un mauvais karma pour sa mère. Alexandra est en colère et se répand en vacheries sur le salaud qui a renversé sa sœur adorée et qui a pris la fuite. Entre temps, la police est venue prendre la déposition de Norma et lui a expliqué qu’il y avait un témoin qui était auditionné en ce moment même.
– C’est Yohan le témoin, non ? Vu qu’il te lâche pas d’une semelle…
– Qui est Yohan ?
– Mais tu sais maman, mon collègue. Alex se croit drôle.
– C’est ce salaud de Jonathan qui a essayé de te renverser !
– Alex, tu deviens chiante.
– Il était dans le quartier, je l’ai croisé ! Il était au volant de sa belle voiture rouge de frimeur. Il faut le dénoncer à la police. Il a déjà essayé de te tuer.
– C’est quoi cette histoire ?
– Rien maman, tu vois bien qu’Alex est pas tout à fait dans son état normal.
Elle sent son téléphone vibrer et le miracle auquel elle ne croyait plus se produit, c’est le surnom de Jonathan qui s’affiche sur l’écran :

S1 -E3

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 – Merci à Biba, Cosmopolitan, Voque, Lui et Grazia de m’avoir fourni la matière pour mon illustration –

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